Le lendemain, Tandis que Mac étudiait le cas d'un quartier maître qui avait été surpris à boire durant son service, on frappa à la porte. " Entrez ! " " Bonjour Mac. Vous
allez bien ? " " oh, Harm. J'ai essayé de vous appeler toute la soirée hier, vous êtes parti si précipitamment après ce quiproquo " " Non, Mac, - dit il en la coupant- ce n'était pas un quiproquo, et vous le savez. Mais oublions tout cela. En réalité, je voulais m'entretenir avec vous du voyage en Pologne. Et entre autres, je me demandais si nous ne devions pas présenter des excuses à l'Amiral. Vous savez, nous avons quand même désobéi à un ordre émanant d'un supérieur. Alors ? " " Oui, vous avez peut être raison. Je vais demander à Tiner de nous annoncer. " Elle alla trouver Tiner et lui demanda de prévenir l'Amiral qu'elle et le Capitaine voulaient le voir. Dix minutes plus tard, la voix de l'Amiral résonna dans l'interphone de Tiner. " Faites les entrer. " " Bien Monsieur. " " L'Amiral vous attend. ", dit le jeune homme en entrant dans le bureau de Harm.
Quelques minutes plus tard,
" Asseyez-vous Colonel.
Vous aussi Capitaine. " " Amiral, commença
Harm, nous voulions, non pas nous justifier mais nous excuser
à propos de notre erreur de jugement quant à la
démarche à suivre que nous aurions du avoir en
Pologne, et le Colonel et moi-même ne savons trop que dire
pour notre défense et
" Laissez cela, laissez cela c'est tout ce que vous vouliez me dire ? "coupa l'Amiral d'un ton exaspéré.. Harm et Mac furent tellement estomaqués qu'ils restèrent bouche bées. " Ecoutez, poursuivit l'Amiral Chegwidden, vous êtes mes deux meilleurs officiers au JAG. Durant ce voyage en Pologne, vous avez fait preuve d'une telle volonté à découvrir la vérité, d'un tel professionnalisme, que certaines personnes ont eu peur de ce que vous pouviez mettre à jour. " " Mais qu'aurions nous pu mettre à jour Amiral ? Il est vrai que nous nous sommes rendu compte d'un manque de coopération, non seulement des autorités polonaises, mais aussi de Webb, et puis tant de questions restent sans réponse, et puis " Harm coupa sa partenaire et lui chuchota à l'oreille qu'ils étaient venus s'excuser et qu'elle était en train de faire tout le contraire. Mais l'Amiral l'entendit et esquissa un sourire. " Non, non, détrompez-vous Capitaine. Je suis plutôt fier de voir que vous vous êtes autant investis. C'est à mon tour de vous révéler certaines choses. Mais avant cela j'aurais besoin que vous ameniez dans ce bureau toutes les personnes à qui vous avez parlé de ce voyage et de ce que vous avez pu découvrir. " " Eh, bien personnellement, j'ai bien sûr tenu au courant le Lieutenant Roberts de ce que nous faisions et découvrions. Mais sinon, laissez moi réfléchir non, c'est tout. Et vous Capitaine ? " Harm s'était senti
rougir durant ces quelques minutes. Il commença à
bafouiller, à dire qu'il ne se souvenait plus, que.. " Eh bien , je crois que j'ai du laisser échapper quelques détails à Renée Petterson, je l'ai appelée hier soir, vous savez c'est la " " Mais bon sang, oui je sais qui c'est. Mais que vous est il passé par la tête Capitaine Rabb ?Vous avez parlé à cette Petterson d'une affaire en cours ? Non, mais c'est pas possible ! Je Ramenez moi le Lieutenant Roberts et Renée Paterton dans mon bureau. Réunion cette après midi 14h. ROMPEZ ! "cria-t-il. " Monsieur c'est Petterson " " Quoi ? " " Oui, c'est Renée Petterson. Vous avez dit Paterton. " " Rompez Capitaine! " Harm et Mac sortirent du bureau. " Monsieur c'est Petterson , Monsieur c'est Petterson. Harm, vous vous êtes montré pathétique à l'instant. Mais que vous est il passé par la tête pour donner des informations à cette Renée ? Je n'ai moi-même rien dit à Mic. " " Mais bon sang lâchez-moi avec votre Mic ! " hurla-t-il. Et il partit vers l'ascenseur
visiblement très énervé. Il avait crié
si fort que l'Amiral était sorti de son bureau. Une fois qu'il l'eut fait
asseoir : " Ecoutez, le Capitaine Rabb éprouve des sentiments pour vous. Je ne m'avancerai pas sur leurs nature, mais je peux affirmer qu'il ne vous voit pas comme une simple collègue. Et vous non plus je pense. Alors arrêtez si possible de parler de Brumby. Cela ne peut que détériorer vos propres relations avec le Capitaine, sur le plan professionnel et aussi personnel. Bien, cela étant dit, il est donc vrai que Brumby a démissionné? C'est ce que j'ai cru comprendre lors du bal de la lutte anti - surface le mois dernier. J'ai été tellement pris depuis que j'ai oublié de vous demander de ses nouvelles. Que fait il maintenant à Washington ? " Bien qu'un peu surprise
par les paroles de l'Amiral, Mac se ressaisit rapidement : " Vous rendez vous compte de la preuve d'amour qu'il vous a offerte ? " " Tout à fait Amiral. " " Et vous vous rendez compte aussi que plus vous vous investirez dans cette relation plus il vous sera difficile d'épargner les personnes qui tiennent à vous. " " Je
oui Amiral.
" Mac repartit donc dans
son bureau, certes un peu perplexe. Qu'avait bien voulu vouloir
dire l'Amiral ? Au même instant la
voix de Tiner se fit entendre à la porte de son bureau. " Mais je n'avais pas rendez-vous avant 14 heures Tiner. " " Mais il est 14h00 Mad'm. " " Oh, non ! Trouvez-moi le Lieutenant Roberts vite ! " " Il est déjà dans le bureau de l'Amiral Madame. " Mac n'eut pas le temps
d'entendre ses derniers mots car elle était déjà
entrée dans le bureau. " Melle Petterson, Colonel Mackenzie, Capitaine Rabb, Lieutenant Roberts, je vous ai convoqués tous les quatre ensemble à la demande de Monsieur le Secrétaire d'état à la Marine, de l'agent Webb de la CIA, de l'ambassadeur de Pologne et de son attaché, tous quatre ici présents. Il s'agit d'une affaire vraiment délicate, qui n'aurait pas du impliquer les services du JAG. " " mmh, c'est excitant. Continuez Amiral, cela pourrait faire une bonne idée de scénario. " Renée Petterson
avait coupé l'Amiral pour dire quelque chose de tellement
ridicule, tellement ridicule. Harmon Rabb se sentit blêmir
de rage. Comment osait-elle se faire remarquer à ce point
là ? Mac jubilait intérieurement. Ah, ça
oui, ça lui faisait plaisir de voir Renée se discréditer
ainsi. L'Amiral quant à lui, après avoir été
à deux doigts de mettre la scénariste dehors, semblait
trouver un malin plaisir à la laisser dans l'embarras.
Il la regardait du haut du piédestal dû à
son grade et toutes ses insignes semblaient dire à Renée
Petterson qu'elle était tout à fait à côté
de la plaque. " Sont réunis dans ce bureau toutes les personnes ayant été confronté directement ou indirectement au dossier étudié par le Colonel Mackenzie et le Capitaine Rabb concernant l'explosion d'une bombe américaine de la Seconde Guerre Mondiale en Pologne. Tout ce qui va être dit à partir de maintenant est classé Secret Défense. Je laisse à présent la parole à Monsieur le Secrétaire d'Etat à la Marine. " " Merci AJ. Bon, pour
faire bref et précis, je tiens donc tout d'abord à
vous répéter que les informations que je vais vous
apporter et qui vont clore définitivement ce dossier ne
devront pas sortir de ce bureau. Voilà, depuis maintenant
18 mois la CIA, la Maison Blanche et le Pentagone, en accord
avec l'aéronavale américaine travaillent sur une
nouvelle réaction de fission nucléaire qui pourrait
permettre aux sous-marins d'être propulsés avec
une énergie trois fois supérieure à celle
que nous pouvons atteindre aujourd'hui. Plusieurs intérêts
à la clé, dont notamment l'intérêt
économique, et aussi stratégique. D'autant plus
que nous soupçonnions le KGB, qui existe encore malgré
ce que l'Etat russe prétend, de se prêter à
ce genre d'expérimentation depuis maintenant deux ans.
Il y a de cela 1 mois, nous avons mis à jour des activités
clandestines du KGB qui utilisaient des prisonniers pour leurs
travaux dans des conditions tout à fait condamnables.
Et parmi ces prisonniers certains seraient des prisonniers américains
de la Guerre du Vietnam. " Vous voulez dire que ce budget n'a pas été inscrit dans le budget général de l'année 1998 ? " questionna Harm. " En effet, Capitaine. Et si les médias s'emparent de cette affaire, nous risquons le plus gigantesque scandale de l'histoire américaine. En résumé, nous ne pouvons rien faire pour ces prisonniers américains dans l'immédiat. " " Mais quel est le rapport avec cette histoire de bombe ?" demanda Mac à son tour. " Eh, bien c'est là qu'intervient une deuxième fois l ' Elément X. " " Le nom de code donné à l'espion en attendant que les services adéquats du Pentagone mettent sa couverture à jour. " précisa AJ " Oui, merci AJ. Au mois de novembre, nous avons reçu des lettres de chantage : si nous dénonçons à l'ONU ces prisonniers exploités, ils balancent en contre partie le Congrès. Peu de temps après, la nouvelle de cette bombe nous est parvenue. C'était un piège. Le KGB voulait que vous ayez accès par vos investigations à des noms de codes d'espions russes et ainsi " A cet instant précis
Webb se pencha vers le SecNav et lui chuchota quelque chose à
l'oreille. " Je viens de m'entretenir avec Monsieur le secrétaire d'état, et nous avons convenu que nous vous avions assez révélé d'éléments. Sachez seulement pour clore cette affaire que la vie de prisonniers dépend de ce que nous ferons et de ce que nous ne ferons pas. J'ai appelé la Maison Blanche ce matin, et un complément du budget de l'année 1998 va être, dans la semaine qui vient, ajouter. Dans deux semaines les prisonniers de guerre seront recherchés en Russie, le KGB ne pouvant plus rien faire. Pas besoin de vous préciser à tous que tout ceci est strictement confidentiel et que quiconque laissera échapper quelque chose se verra poursuivre en Cour Martiale pour des motifs que je me ferai un grand plaisir d'inventer. Quant aux civils ici présents, ils sont aussi tenus de ne rien révéler. La justice civile, cela existe aussi. " Webb avait dit cela en se tournant ostensiblement vers Renée. Leurs regards se croisèrent, alors Renée Petterson visiblement outrée, sans un mot, sortit du bureau. " Webb, vous n'y êtes pas allé un peu fort ? " demanda Harm. " Je n'ai pas confiance en elle Rabb. " répondit tout simplement l'agent de la CIA. " Moi non plus "rajouta l'Amiral, et il conclut : " Bien, cette réunion prend fin aujourd'hui à 14h40 et elle n'a jamais eu lieu. Rompez. " Et tout le monde sortit. Mac retourna dans son bureau et se dit que cette affaire était décidément trop compliquée pour elle. Elle décida donc de la considérer comme une affaire courante du JAG et de ne pas s'en préoccuper davantage. D'autant plus que l'audience préliminaire du cas MacPhee comme elle l'appelait désormais, n'avait lieu que dans trois jours et qu'elle voulait se consacrer pleinement à cette affaire. Elle se replongea donc dans le dossier et fut vraiment étonnée quand l'artilleur chef Galindez vint lui dire qu'il était déjà plus de 19h30. Sentant la faim la tenailler, elle rentra chez elle.
Ce même soir, 8 décembre
1998. " Salut Jingo ! Bonne journée ? Bouh la la la, moi, j'ai eu une rude journée, tu sais. Et j'ai encore du boulot pour ce soir. Bon, qu'est ce qu'on va manger? C'est dingue, y a rien dans ce frigo ! Pourquoi tu n'as pas fait les courses Jingo ? ! Ah, oui, c'est vrai, tu es un chien. mmh, je deviens bête moi ! " Mac aimait parler à
son chien Jingo. C'était sa seule compagnie, mais elle
se rendait compte qu'elle ne pouvait pas remplacer celle d'un
homme. Tout en continuant à subir les effusions de Jingo,
elle mit une pizza au four et se servit une limonade. Soudain quelqu'un frappa
à la porte. " Harm ! Mais que me vaut l'honneur de votre visite ? ! Je ne m'attendais pas à vous voir ce soir. " Harm, ironiquement :" Eh, bien si je vous dérange, je peux repasser plus tard. " Mac : " Vous plaisantez ! Ca me fait plaisir de vous voir. Entrez, entrez. Je vous sers quelque chose à boire ? " Harm : " juste un verre d'eau, merci. " Et il s'assit sur le canapé. Jingo sautait tout autour de lui et lui faisait, ce qui pour un chien, doit s'appeler bisou, mais qui pour un homme est plutôt repoussant. Quand Mac fut de retour de la kitchenette, tous deux commencèrent à discuter de choses et d'autres. Toutefois Harm était comme troublé, et Mac ne savait pas pourquoi. Jusqu'au moment où il prit la parole pour parler de l'affaire qu'il défendait. " Il est vrai que vous ne m'avez pas dit quelle affaire vous traitiez. Mais je suis sûre que vous allez gagner. Vous avez l'air ennuyé, dites-moi si je peux faire quelque chose pour vous aider dans votre dossier. " " Mac, je dois vous dire quelque chose. L'Amiral ne voulait pas me confier cette affaire. Mais il se trouve que plusieurs des avocats du JAG, dont Bud, sont absents le jour de l'ouverture du procès. Il ne restait que moi et l'Amiral a du me charger de oui de " " Eh, bien Harm ?Quelle est cette affaire ? Vous m'avez l'air paralysé ! " " Mac, je vais représenter l'accusation dans la Cour Martiale jugeant MacPhee. " Un lourd silence se fit. Des minutes interminables. " MacPhee, vous avez dit. Eh, bien ce ne sera pas la première fois que nous représenterons les parties adverses. Qu'est ce qui vous inquiète ? " Mac savait pertinemment ce qui l'inquiétait. Et elle dut se rendre à l'évidence :Elle redoutait cette situation depuis le début. Et voilà que cela arrivait. L'ironie du sort. Harm enchaîna : " Je sais qu'en temps normal nous n'avons pas le droit de communiquer de quelle manière nous allons défendre, mais je voulais vous prévenir à l'avance sur quel principe je vais fonder mon attaque. C'est assez délicat Mac et vous vous en rendez compte. Je dois faire mon travail d'avocat, je dois convaincre les membres du Jury. Et ce que je dirai lors des audiences, je ne le penserai pas forcément. " " Sur quel principe allez vous fonder votre attaque Harm ? " " Un alcoolique n'est pas digne de faire partie de la Marine dans la mesure où il représente la nation américaine et que dans son cas il détenait des vies humaines dans ses mains. Et au moment de lancer les missiles d'essais il aurait pu mal calculer les coordonnées. " Mac avait peu à
peu pâli. Elle prenait conscience que cette Cour Martiale
allait être très dure et que son amitié avec
Harm n'en ressortirait intacte que si elle parvenait à
être forte. Mais alors qu'elle sortait à peine de
l'alcoolisme et qu'elle allait même encore parfois aux
alcooliques anonymes, entendre de la bouche de son meilleur ami
qu'un alcoolique ne peut pas faire partie de la Marine, ça
risquait d'être trop dure pour elle. Elle se sentit l'envie
de vomir, mais ça passa. Harm ne savait que dire. Au bout
de quelques minutes, Mac lui demanda de rentrer chez lui. Elle
n'en pouvait plus. Même Jingo avait arrêté
de faire le fou.
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